Quelles sont les nouvelles mesures qui impactent le marché du logement neuf, les primo-accédants et les investisseurs ?
Décryptage – présenté par Le Plan Immobilier.
L'extension de la zone Prêt à Taux Zéro, une bouffée d’air pour les primo-accédants
Le Prêt à Taux Zéro, dispositif phare pour favoriser l’accession à la propriété, connaît une évolution majeure. Désormais étendu à l’ensemble du territoire, il devient accessible pour l’achat d’un logement neuf – qu’il s’agisse d’un appartement ou d’une maison neuve.
Cette ouverture, longtemps attendue par les professionnels du secteur, simplifie les démarches pour les primo-accédants.
Ce qui change dans le PTZ
- Éligibilité étendue : l’accès au PTZ ne se limite plus aux zones tendues ;
- Quotités ajustées : elles seront définies par décret et entreront en vigueur deux mois après la promulgation du budget ;
- Focus sur le neuf : si les conditions d’achat dans l’ancien restent inchangées, l’accent est clairement mis sur les constructions récentes.
Cette mesure devrait redynamiser le marché du logement neuf, offrant de nouvelles perspectives aux ménages jusque-là exclus du dispositif.
Coup de rabot sur MaPrimeRénov’
Le dispositif MaPrimeRénov’, essentiel pour financer les travaux de rénovation énergétique, voit son enveloppe budgétaire réduite. Le montant alloué en 2025 s’élève à 2,3 milliards d’euros, contre 3,29 milliards en 2024.
Selon le ministère du Logement, cette baisse ne ralentira pas les paiements une fois la loi de finances adoptée, mais l’effort d’optimisation budgétaire est bien là.
Points clés
- Réduction d’un milliard d’euros par rapport à l’année précédente ;
- Maintien du dispositif ouvert aux mono-gestes, essentiel pour les petites rénovations ;
- Gestion budgétaire optimisée pour éviter les retards dans les paiements.
Bien que le gouvernement se veuille rassurant, les professionnels du bâtiment craignent un impact sur le rythme des rénovations, notamment dans les zones rurales.
Un budget serré pour le logement social
Le secteur du logement social subit lui aussi des ajustements. La réduction du loyer de solidarité (RLS), confirmée à hauteur de 200 millions d’euros, vise à réorienter les ressources pour soutenir la production de nouveaux logements sociaux.
Les objectifs annoncés
- Augmenter la construction de logements sociaux dans les zones les plus touchées par la pénurie ;
- Mettre en place une feuille de route partagée entre l’État et le secteur du logement social.
Cependant, les bailleurs sociaux restent prudents face à ces engagements budgétaires, dont les effets réels dépendront de la concrétisation des promesses gouvernementales.
Une fiscalité ajustée pour les collectivités locales
Pour redonner des marges de manœuvre aux collectivités locales, le budget 2025 permet une hausse des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) de 0,5 %. Cette mesure, bien que temporaire (du 1ᵉʳ mars 2025 au 29 février 2028), pourrait peser sur les acquéreurs.
Par exemple, pour un bien à 300 000 €, l’augmentation représente 1 500 € supplémentaires de frais de notaire.
Bien que cette hausse ait suscité des critiques, notamment de la part de la Fnaim, le gouvernement la considère comme nécessaire pour soutenir les finances locales.
Les principales mesures logement du budget 2025
Mesure |
Impact principal |
Détail |
Extension du PTZ |
Primo-accédants |
Éligible partout en France pour le neuf |
MaPrimeRénov’ |
Rénovation énergétique |
Baisse du budget à 2,3 milliards € |
Réduction du RLS |
Bailleurs sociaux |
Soutien à la construction de logements sociaux |
Hausse des DMTO |
Collectivités locales |
+0,5 % pour les droits de mutation |
Des incitations fiscales renforcées
En parallèle des mesures budgétaires, le gouvernement mise sur des incitations fiscales pour soutenir les ménages. Parmi les plus notables, l’exonération fiscale pour les donations destinées à financer l’achat ou la construction d’une résidence principale.
- Plafond de 100 000 € par donateur et 300 000 € par donataire ;
- Le logement doit être utilisé comme résidence principale ou loué pendant au moins cinq ans.
In fine, cette mesure vise à encourager la transmission intergénérationnelle tout en soutenant le marché immobilier.
Le logement, au cœur des préoccupations nationales
Si le budget 2025 offre des opportunités pour certains ménages, il repose néanmoins sur un équilibre fragile entre restrictions budgétaires et incitations ciblées.
La baisse des crédits pour MaPrimeRénov’ et le recentrage des aides inquiètent les acteurs du secteur, qui redoutent une baisse de l’activité dans certaines filières. À l’inverse, l’extension du PTZ pourrait relancer l’achat dans le neuf et atténuer l’impact des hausses de taux d’intérêt.
Alors que le marché immobilier reste en quête de stabilité, le défi pour 2025 sera de trouver un juste milieu entre rigueur budgétaire et soutien à l’investissement résidentiel.
Une chose est sûre : l’habitat restera au cœur des préoccupations nationales, avec d’autres ajustements en vue pour les années à venir.