Entre exigences du Plan Local d’Urbanisme (PLU), demandes de dérogation et encadrement architectural, il est essentiel de bien maîtriser le droit de l’urbanisme pour anticiper les contraintes liées au dépôt de permis de construire.
Que ce soit une maison individuelle ou un programme immobilier d'appartements neufs, cette vigilance est cruciale pour les promoteurs immobiliers ou particuliers.
Décryptage – présenté par Le Plan Immobilier !
Une autorisation d’urbanisme, une étape clé
Une autorisation d’urbanisme est requise dès lors que le projet de toiture végétalisée modifie l’aspect extérieur du bâtiment ou crée une surface de plancher ou une emprise au sol supérieure à 40 m² (art. R.421-14 du Code de l’urbanisme).
Cela inclut la plupart des programmes immobiliers neufs d'appartements neufs ou toute maison neuve.
Le Plan Local d’Urbanisme fixe les règles d’implantation, d’aspect architectural et de hauteur.
Il peut restreindre les types de toiture autorisés (pentes minimales, interdiction des toitures-terrasses, etc.) – mais il ne peut s’opposer à une toiture végétalisée en tant que telle, comme l’exige l’article L.111-16 du Code de l’urbanisme.
À propos du Plan Local d’Urbanisme ou PLU

Pour aller plus loin :
Les espaces verts, une obligation dans les programmes neufs ?
La végétalisation des toitures, au service de la biodiversité
La végétalisation des toitures répond à plusieurs enjeux en faveur de la biodiversité : lutte contre les îlots de chaleur urbains, gestion des eaux pluviales, amélioration de l’isolation thermique et phonique.
Ces fonctions sont reconnues dans le Code de l’urbanisme via l’article R.111-23. Elles participent à la valeur verte des logements neufs, un critère essentiel dans tout programme immobilier durable.
Une réglementation favorable mais encadrée
L’article R.111-23 liste les dispositifs constructifs ne pouvant être interdits.
Les toitures végétalisées y figurent en tant que solutions favorisant la régulation thermique et la rétention des eaux pluviales.
N.B. : la réponse ministérielle du 8 janvier 2013 confirme d'ailleurs cette interprétation.
Quid des exceptions prévues par la loi en vigueur ?
Certains secteurs sensibles conservent néanmoins la possibilité de s’opposer à la végétalisation :
- Abords de monuments historiques ;
- Sites patrimoniaux remarquables ;
- Zones classées selon le Code de l’environnement ;
- Parcs nationaux ;
- Bâtiments protégés par le PLU.
Un projet technique à concevoir dès la phase de permis
Portance, étanchéité et choix des substrats
La mise en œuvre d’un toit végétalisé implique une étude technique rigoureuse. Le substrat, plus léger que la terre, assure à la fois la nutrition des végétaux et la rétention d’eau – sans compromettre la structure du bâtiment.
Il doit être couplé à un système de drainage performant pour éviter les infiltrations.
Il s'agit d'une étape clé dans la conception de toute maison neuve intégrant un espace végétalisé.
Qu'est-ce que le substrat ?
Étude thermique réglementaire
Pour toute maison neuve ou extension de plus de 50 m², une étude thermique RE2020 (Réglementation Environnementale 2020) est exigée.
Elle doit accompagner la demande de permis de construire, conformément au décret 2011-830.
Dérogation au PLU : ce que permet la loi depuis 2022
Depuis la loi Climat et résilience, l’article L.152-5-1 autorise certaines dérogations dans les zones urbaines :
Type de dérogation | Détail |
---|---|
Hauteur | Dépassement possible jusqu’à 1 mètre au-dessus de la limite réglementaire |
Aspect extérieur | Dérogation possible sur les façades et toitures |
Le projet doit inclure une note justificative dans le dossier de permis, selon l’article R.431-31-2.
Que faire en cas de refus ?
Un refus de permis de construire peut être contesté dans les deux mois.
Cette opposition peut se faire d’abord par recours administratif, puis devant le tribunal administratif.
Le silence de l’administration vaut refus tacite à l’issue du même délai.
Ce point est crucial à surveiller, notamment dans les projets portés par des promoteurs immobiliers.
Quel recours en cas de contentieux ?
Vers une architecture plus verte et réglementée ?
La végétalisation des toitures s’inscritclairement dans une stratégie de long terme. Elle participe à la transition énergétique du bâti neuf et renforce la résilience des villes face aux épisodes de chaleur.
Reste à harmoniser les pratiques des collectivités locales pour permettre une intégration plus systématique de ces dispositifs dans les programmes immobiliers futurs.
