Cette contre-performance intervient malgré une offre plus dynamique et des signaux d’assouplissement du financement dans l’immobilier neuf.
Dans le détail, la demande des particuliers se tasse tandis que l’appétit des investisseurs institutionnels se contracte.
Les promoteurs immobiliers doivent composer avec un stock élevé et des annulations en hausse, dans un contexte post-Pinel et de taux d’intérêt encore exigeants.
Mise en lumière des fluctuations du 2e trimestre 2025 dans la promotion immobilière.
Présenté par Le Plan Immobilier
Les réservations en recul, un marché en mutation
Appartements en baisse, maisons en hausse
Au 2e trimestre 2025, 15 726 logements ont été réservés. Les appartements diminuent de 2,5 % (14 821 unités). Les maisons individuelles grignotent +1,1 % (905 unités) mais ne compensent pas la tendance globale.
Ventes en bloc en retrait
Les réservations « en bloc » destinées aux bailleurs sociaux et investisseurs institutionnels cèdent 6,5 % sur un trimestre et 25,6 % sur un an.
Cette déflation prive la filière d’un débouché stabilisateur et allonge les délais d’écoulement.
Tendance trimestrielle

Pour aller plus loin :
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Offre en hausse, stock élevé : le marché cherche son point d’équilibre
Mises en vente en reprise
Les mises en vente totalisent 18 395 unités au 2e trimestre, soit +4,5 % par rapport au trimestre précédent.
La hausse touche à la fois les appartements (+4,1 %) et les maisons (+11,2 %), signe d’un redémarrage prudent de l’offre en immobilier neuf.
Stock élevé, pression sur les prix
Fin juin, le stock atteint 121 270 logements disponibles. C’est +1,2 % sur trois mois mais -4,7 % sur un an.
Ce niveau élevé maintient une pression sur les rythmes de commercialisation et sur les stratégies de prix.
| Indicateurs | 2T 2024 | 2T 2025 | Évolution |
|---|---|---|---|
| Réservations totales | 17 230 | 15 726 | -8,7 % (an) / -2,3 % (trim.) |
| Mises en vente | 17 600 | 18 395 | +4,5 % (trim.) |
| Stock fin de période | 127 000 | 121 270 | -4,7 % (an) / +1,2 % (trim.) |
| Part d’annulations | — | 17,3 % | +3,6 % (trim.) |
Les freins structurels demeurent
Taux, coûts, post-Pinel
Malgré un reflux récent, les taux d’intérêt autour de 3 % limitent la capacité d’emprunt.
Parallèlement, la hausse des coûts de construction et des matériaux raréfie les opérations équilibrées, surtout dans les zones tendues de l’immobilier neuf.
La disparition du Pinel fin 2024 a amputé la demande d’investissement locatif. Les ménages éligibles se repositionnent lentement sur des schémas alternatifs, sans dynamique de substitution massive pour l’instant.
Annulations en hausse
Avec 17,3 % des réservations, les annulations reflètent des budgets plus fragiles et des délais de décision allongés.
Ce signal complique la lecture commerciale et accroît le risque de glissement calendaire sur les lancements.
Capteurs de reprise à surveiller
Quels leviers pour réactiver la demande ?
Financement : PTZ + promos
Depuis avril 2025, le Prêt à Taux Zéro (PTZ) élargi à tout le territoire et aux maisons individuelles améliore la solvabilité.
Couplé à des gestes commerciaux ciblés (frais de notaire offerts, équipements inclus), ces leviers pourraient faire la part belle aux achats en VEFA (Vente en l'État Futur d'Achèvement).
Produit : confort et sobriété
Les arbitrages se jouent sur le coût global du logement. Mettre en avant la performance énergétique, le confort d’été (orientation, protections solaires) et des charges maîtrisées renforce l’attractivité du logement neuf face à l’ancien.
Territoires : ciblage et phasage
Côté promoteurs immobiliers, le ciblage sur les micro-marchés résilients, le phasage des lancements et l’adaptation du mix produit (typologies, surfaces) optimisent les rythmes de vente. Un pilotage fin du prix vs. valeur d’usage s’impose.
Conseil opérationnel
Que retenir de l’équation 2025 de l’immobilier neuf ?
Réservations en repli, offre en redressement et stock élevé : le logement neuf cherche son point d’équilibre.
La clé ? Un financement plus accessible, un produit sobre et confortable et des stratégies commerciales ajustées des promoteurs immobiliers.
À ce prix, l’immobilier neuf pourrait reconquérir les ménages et les investisseurs.
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