Voici pourquoi, chiffres à l’appui ! Présenté par Le Plan Immobilier.
Un surcoût de +11 % sur la construction neuve
Selon le rapport Rivaton remis en juillet 2025, la RE2020 engendre un surcoût moyen de 11 % sur les projets de construction de maisons neuves entre 2022 et 2035.
Ce surcoût s’explique par :
- Le prix plus élevé des matériaux bas carbone,
- L’obligation d’équipements techniques plus performants (ventilation, isolation…),
- La complexité réglementaire accrue.
Qu'est-ce que qu'un DPE ?
Des exigences identiques en ville comme à la campagne
La réglementation ne distingue pas les zones rurales des zones tendues. Pourtant, en milieu rural, les projets sont plus petits, les marges plus faibles et les frais de notaire sur une maison neuve proportionnellement plus lourds.
Dans ces zones "détendues", le coût de la norme RE2020 est plus difficile à amortir, faute de volume suffisant. Résultat : de nombreux projets sont abandonnés ou retardés.
Moins de programmes immobiliers composés de maisons
Le rapport Rivaton alerte sur un risque de déficit de logements neufs : entre 118 000 et 342 000 unités pourraient ne pas voir le jour d’ici 2035 si rien ne change.
Dans un contexte où les mises en chantier restent 25 % inférieures à leur niveau d’avant-crise sanitaire, ce chiffre est préoccupant. La surcharge réglementaire pèse trop lourd pour les territoires ruraux déjà fragiles.
Un effort écologique… mais à quel prix ?
La RE2020 permettrait d’éviter 7,9 millions de tonnes de CO2 entre 2022 et 2035. Cela représente à peine 1,2 % de l’empreinte carbone nationale. Un résultat jugé modeste au regard des investissements demandés.
Par ailleurs, certaines données de la base INIES, utilisée pour calculer les bilans carbone, seraient obsolètes ou surestimées, ce qui fausse les résultats.
Une qualité de vie parfois sacrifiée
Pour respecter les seuils imposés, certains constructeurs réduisent les hauteurs sous plafond (à 2,50 m), ce qui altère le confort d’été ou limite les possibilités de ventilation naturelle.
Les solutions passives recommandées (brise-soleil, ventilation nocturne…) ne suffisent pas toujours, surtout lors des vagues de chaleur.
Une maison neuve trop chère pour les familles rurales
Le principal frein, selon le rapport : la norme s’applique de la même façon à une maison en ville ou à une maison neuve construite en zone rurale.
Or, ces territoires ont moins de moyens, moins d’activité, et des volumes de construction moindres. Résultat : les effets d’apprentissage (réduction des coûts avec le temps) sont moins visibles. Le coût d’achat d’une maison neuve explose sans réel levier local pour l’atténuer.
Quelles pistes pour rendre la RE2020 plus juste ?
Le rapport propose 23 mesures d’ajustement, parmi lesquelles :
- rehausser temporairement les seuils carbone jusqu’en 2026,
- moduler les exigences selon les typologies (maison individuelle, extension…),
- adapter les seuils selon les territoires (zones détendues vs zones tendues),
- mettre à jour la base INIES,
- stabiliser la réglementation jusqu’en 2035.
Ces mesures permettraient de concilier ambition écologique et soutenabilité économique pour les projets de construction de maisons neuves, sans sacrifier les territoires ruraux.
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