Transformer les bureaux vides en logements : une solution face à la crise immobilière ?


Le 15/03/2024
Transformer les bureaux vides en logements

La crise du logement pousse les autorités gouvernementales à trouver des solutions pour répondre aux besoins croissants des Français en matière d'habitat abordable.

Le 7 mars dernier, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité et en première lecture, la proposition de loi portée par Romain Daubié, député Modem et Indépendant de l’Ain.

À l'heure actuelle environ 2,6 millions de ménages seraient en attente d’un logement social. Vivre dans un bureau, serait-ce la solution pour provoquer le "choc d’offre" souhaité par le Premier ministre Gabriel Attal ?

 

Des bureaux vides à transformer en logements

Avec près de 6 millions de mètres carrés inoccupés à travers le pays, il y a une abondance de locaux laissés à l'abandon dans l'Hexagone.

Cette situation découlerait entre autres de l'évolution des modes de travail, notamment du télétravail et du « flex office », qui ont libéré de l'espace dans de nombreuses entreprises.

Dans certaines villes, comme Saint-Denis, Nanterre et Vélizy, le taux de locaux vacants est particulièrement élevé, dépassant parfois les 10 % voire 20 %.

Des transformations principalement concentrées en Île-de-France

Bien que l'Île-de-France concentre une grande majorité des transformations de bureaux en logements, d'autres régions sont aussi concernées.

Par exemple, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Hauts-de-France, le taux de transformation des locaux en logements est significatif, montrant que cette tendance s'étend au-delà de la région parisienne.

Ces locaux vacants, qui apparaissent comme un réservoir mobilisable pour pallier la crise du logement, soulève en revanche des défis techniques et administratifs.

 

Des défis techniques et administratifs à relever

Transformer un bureau en logement présente un éventail de défis techniques majeurs. Des ajustements importants doivent être faits pour adapter l'espace tels que :

  • l'installation d'escaliers supplémentaires,
  • la création de nouvelles divisions pour les pièces,
  • la modification des systèmes de ventilation.

Les promoteurs immobiliers doivent notamment naviguer à travers un labyrinthe de règles et de réglementations administratives, ce qui peut rendre le processus coûteux et complexe à réaliser.

 

Des perspectives d'allègements pour les promoteurs

Malgré les défis, la loi adoptée par l'Assemblée nationale offre des perspectives d'allègements pour les promoteurs.

Concrètement, cette loi autorise des dérogations au Plan Local d'Urbanisme (PLU) et permet aux constructeurs de demander des permis de construire « à destinations multiples ».

L’idée est de simplifier les procédures et de faciliter la transformation des bureaux en logements sans nécessiter de nouvelles autorisations d'urbanisme.

 

D'autres pistes envisagées pour endiguer la crise du logement

Dans une interview accordée à la station de radio France Inter, l'architecte Patrick Aubin, met en lumière la construction de bâtiments réversibles, dont on anticipe dès le départ sa transformation dans 5, 10 ou 15 ans. 

« De l’anticipation, c’est construire, en imaginant ce que deviendront les bâtiments qui eux, auront plusieurs vies. Et l’on ne sera pas obligé de les casser. On les réparera, on les adaptera pour qu’ils puissent accueillir, digérer des nouveaux programmes. », explique Patrick Aubin.

Construire pour demain, c’est construire réversible. Anticiper que le bâtiment pourra avoir une mixité d’usage (professionnel ou habitat). En attendant, la transformation de bureaux en logements est une première piste pour atténuer la crise dans les grandes villes.